Peut-on faire du sport si l’on a une maladie cardiaque ?

Les maladies cardiovasculaires d’origine athéromateuse représentent un problème de santé public majeur en France : avec les cancers, elles constituent la première cause de mortalité, aggravée par le tabagisme, et leur incidence ne cesse de croître.

De nos jours, l’activité physique adaptée est en général recommandée pour plusieurs pathologies cardiovasculaires chroniques (les maladies coronariennes, l’insuffisance cardiaque chronique, l’artériopathie des membres inférieurs…), soit en prévention, soit pour en réduire les effets. La réduction de la mortalité des patients atteints d’une maladie coronarienne et qui pratiquent une activité physique régulière et adaptée va de 25 à 35%. Elle est accompagnée d’une diminution des signes cliniques tels que l’angor (angine de poitrine), la dyspnée ou la claudication artérielle, ainsi que d’une augmentation des capacités physiques.

Quels sont les risques ?

Ils sont identifiés comme tel :

  • En cas de maladie cardiovasculaire, les risques d’une activité physique sont avant tout représentés par les complications cardiaques. Ces dernières surviennent le plus souvent lors d’efforts intenses et inadaptés à l’état cardiaque et aux capacités réelles de la personne. En revanche, quand la reprise, ou le début, de l’activité physique est adaptée et encadrée par des personnels médicaux et paramédicaux, puis effectuée au sein de programmes supervisés, il n’y a pratiquement que des bénéfices à en attendre.
  • En ce qui concerne les risques cardiovasculaires, plusieurs études ont révélé l’association entre le patrimoine génétique et la réponse à l’activité physique des lipides sanguins très variables d’une personne à l’autre : cela explique la réactivité différente de chacun.
  • Des complications peuvent advenir telles qu’une fissure d’une plaque d’athérome instable (c’est à dire non protégée par une fibrose), ce qui peut provoquer des accidents ischémiques (la diminution ou l’arrêt de la circulation sanguine) par exemple dans une artère coronaire. Cela engendre un infarctus du myocarde. Dans ce cas, la prudence est donc de règle : évitez tout effort violent, le port d’une charge lourde, la partie de squash ou de tennis en plein soleil avec des amis, la course à vélo alors que vous n’êtes pas entraîné, ou bien le sprint pour rattraper votre bus.
  • Les complications musculosquelettiques liées à l’exercice sont rares, à conditions que l’activité physique soit individualisée, c’est à dire adaptée à l’âge et aux capacités de chacun.
  • Il convient également de respecter les contre-indications absolues à toutes activités : l’angor instable, l’insuffisance cardiaque décompensée, l’hypertension artérielle sévère, les troubles du rythme cardiaque complexes, le rétrécissement valvulaire aortique serré, ainsi que toute affection inflammatoire ou infectieuse évolutive. Dans tous les cas, un avis médical doit être sollicité.

Recommandations

  • Les modalités tiennent compte de votre état de santé : l’activité physique est pratiquée dans le cadre d’une prévention primaire ou secondaire. Dans ce dernier cas, l’évaluation préalable par un cardiologue s’avère nécessaire afin d’adapter les exercices.
  • Associez des exercices de faible intensité et de longue durée, qui mobilisent des masses musculaires importantes tels que les exercices d’endurance, qui font travailler les membres inférieurs ou supérieurs, ou les abdominaux et les dorsaux.
  • L’intensité des exercices dépend avant tout de votre aptitude et de votre tolérance à l’effort, qui est évaluée par le cardiologue lors d’un électrocardiogramme d’effort. Cependant, un niveau minimal est requis afin d’obtenir une influence sur la morbi-mortalité. Il doit être proche de 50% des capacités respiratoires et cardiaques maximales.
  • La durée minimale d’une séance doit être comprise entre 20 et 30 minutes. Si besoin, divisez-la en 2 sessions de 10 à 15 minutes, soit réparties dans la journée, soit successives et comprenant une pause, utile pour vous réhydrater, pour pratiquer des étirements, des assouplissements ou des exercices d’équilibre.
  • La fréquence préconisée est tout d’abord de 2 fois par semaine, puis, en ajoutant une séance chaque semaine, tous les jours ou au moins 5 jours par semaine pour l’entraînement d’endurance et, éventuellement, au moins 2 fois/semaine pour le renforcement musculaire, pratiqué en résistance douce.
  • Les types d’activités possibles sont très variés et s’adaptent à votre âge, à vos goûts et à vos aptitudes : la marche, le jogging, voire la course à pied, le vélo, la natation, la gymnastique, la danse de salon, la musculation légère…
  • Si vous avez eu un infarctus du myocarde ou si vous avez subi une greffe du coeur, une activité d’endurance modérée, suivie sur le plan médical, vous aidera à vous remettre plus vite et à muscler les autres parties du coeur, qui compenseront en partie la perte d’efficacité due à l’infarctus. Bien entendu, vous ne pourrez plus pratiquer un sport de manière intensive.

Et en cas d’hypertension artérielle

La pratique régulière d’un sport d’endurance, d’une intensité faible ou à peine modérée, pendant 30 min au moins 3 fois par semaine, abaisse les chiffres de tension artérielle d’une manière modeste mais significative, à la fois au repos et à l’effort. Les activités de résistance adaptées (avec des charges très légères et de nombreuses répétitions) sont également efficaces. L’activité physique constitue donc une part importante de la démarche thérapeutique.

En cas d’hypertension artérielle légère, l’activité physique retarde voire permet de reporter la prise de médicaments. Ce qu’il faut retenir :

  • En cas d’hypertension sévère non contrôlée, un meilleur équilibre tensionnel doit précéder toute mise en route d’une activité physique. En présence d’un risque cardiovasculaire élevé ou d’atteintes cardiovasculaires, un bilan spécialisé est à effectuer au préalable.
  • Il convient de respecter les contre-indications : tandis que la pression artérielle augmente d’une façon modérée lors d’exercices d’endurance (par exemple le jogging, le vélo, la marche ou la natation), elle risque de s’élever d’une façon importante lors d’exercices d’endurance intense (comme le squash) ou de résistance (musculation lourde). Attention à ne pas pratiquer une activité d’une manière trop intense.

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