Le sommeil polyphasique : une alternative viable ?

Contrairement au celui monophasique, le sommeil polyphasique consiste à segmenter la durée d’assoupissement et à répartir les fractions sur une journée entière (24 h). Pendant que le dormeur classique dort 7 à 8 h la nuit de façon continue, celui pratiquant le sommeil segmenté enchaîne plusieurs siestes de courtes durées. Cette méthode présente des avantages et convient particulièrement à certaines personnes. Pour autant, représente-t-elle une alternative viable ? Mes conseils santé, votre espace bien-être, élucide la question.

Qu’est-ce qui caractérise le sommeil polyphasique ?

Le sommeil polyphasique se démarque principalement par son fonctionnement atypique qui se fait de manière intermittente tout au long de la journée. Son but est de moduler le temps de sommeil monophasique de manière à le rentabiliser. Faire de courtes siestes aiderait à parvenir plus facilement et rapidement aux phases de sommeil « profond » et « paradoxal ». C’est au cours de ce dernier que s’opère la régénération du système nerveux. Avec la phase d’endormissement « profond », elles représentent 40 % du cycle et offrent la possibilité au dormeur d’expérimenter un repos réparateur.

Cette manière de dormir se pratique de six façons comprenant des siestes de 20 ou 30 minutes séparées d’une période de 1 h 30 à 6 h. Il s’agit des techniques suivantes :

• Siesta (6 h auxquelles on ajoute 1 sieste de 20 min),
• Everyman 3 (3 h auxquelles on ajoute 3 siestes de 20 min),
• Uberman (6 siestes de 20 min qui se déroulent toutes les 4 heures),
• Everyman 2 (4 h 30 auxquelles on ajoute 2 siestes de 20 min),
• Dymaxion (4 siestes de 30 min qui se déroulent toutes les 6 heures),
• Everyman 4(1 h 30 auxquelles on ajoute 4 siestes de 20 min).

Le sommeil polyphasique vise à réduire les phases moins reposantes du cycle pour favoriser celles qui favorisent la récupération. Cela permet d’optimiser le temps passé au lit tout en vous évitant la sensation de ne pas avoir bien dormi.

Quels sont les atouts du sommeil polyphasique ?

Cette méthode se révèle particulièrement flexible. Le sommeil polyphasique vous permet de répartir votre temps de sommeil sur des horaires qui vous conviennent le mieux pendant la journée et la nuit. Bien réalisé, il vous aide à organiser votre temps de manière à en gagner davantage pour vaquer à d’autres occupations sans avoir de dette de sommeil. Vous pouvez ainsi avoir un certain contrôle sur la durée que vous passez à dormir.

De plus, alterner les siestes et périodes d’éveil vous offrent la possibilité de plus facilement optimiser les phases d’assoupissement « profond » et « paradoxal » pour une meilleure récupération. C’est une excellente manière de réduire le temps passé dans les bras de Morphée sans nuire à ses capacités mentales et physiques.

Lorsque les conditions sont réunies, un dormeur utilisant le mode polyphasique peut avoir des résultats proches de celui d’un dormeur classique. Faire plusieurs siestes au lieu de dormir 7 à 8 h d’affilée vous permet en effet de vous approcher d’un taux de 60 % de sommeil réparateur. Cette technique convient particulièrement à ceux qui pratiquent des activités incompatibles avec la méthode monophasique.

Représente-t-il une alternative viable au sommeil classique ?

Le sommeil polyphasique représente une alternative intéressante pour certains profils de personnes, dont les femmes allaitantes et les travailleurs de nuit. Son application requiert un temps d’adaptation, mais surtout de la discipline et de la persévérance. Bien que pratique, cette méthode ne devrait pas être adoptée de manière indéfinie. Elle peut en effet dérégler le rythme de sommeil en contraignant le corps et le cerveau à faire face à des difficultés d’adaptation. Des expérimentations sur des marins ont révélé qu’à la fin de la période d’application de cette technique, ces derniers avaient accumulé des dettes de sommeil.

Par ailleurs, une série de siestes dans votre lit, votre canapé ou votre chaise pendant plusieurs jours ne garantit pas toujours que celles-ci sont de bonne qualité. Lorsqu’elles sont de mauvaise qualité, elles peuvent impacter la santé physique et mentale. Par ailleurs, cette méthode ne s’adapte pas à la vie sociale. En définitive, le sommeil polyphasique impliquant plus de 2 siestes ne devrait pas remplacer le repos classique.